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Le Martin-pêcheur d’Europe

Alcedo atthis ou Alcyon
Ordre : Coraciiformes
Famille : Alcédinidés
Ancien nom : Martinet-pêcheur en comparaison avec le martinet, cette hirondelle volant en rasant l’eau.

Répartition géographique

On le trouve dans toute l’Europe et l’Asie, ainsi qu’en Afrique du nord.

Description

Un peu plus petit que l’étourneau.
Il a une silhouette trapue.

Taille : 15 à 17 cm
Envergure : 24 à 26 cm
Poids : 40 à 45 g
Longévité : 15 ans

Le mâle adulte possède un front, un capuchon, une nuque et des moustaches barrés de bleu vert et de bleu brillant.
Les lores foncés sont surmontés d'une ligne rousse.
Les joues et les parotiques sont rousses.
Le menton, la gorge et la tache du cou affichent une couleur blanche teintée de chamois jaunâtre. Les ailes sont bleu vert.
Les scapulaires et les couvertures présentent une couleur verte avec des extrémités bleu vif qui contraste avec la teinte bleu cobalt brillant du manteau, du dos et du croupion.
Les sous-caudales sont un peu plus foncées.
La queue est bleu foncé.
La poitrine est roux orangé.
Les sous-alaires et les sous-caudales sont d'une nuance légèrement plus claire.
Le bec est noir avec des commissures rouges. Il est un véritable harpon miniature. Il était probablement destiné à la capture des insectes plutôt qu’à celle des petits poissons. Longueur : 35 à 45 mm.
L'iris est brun foncé.
Les pattes rouges.

Contrairement aux couleurs orangées qui sont d'origine pigmentaire (caroténoïde), le bleu et le vert des parties supérieures sont d'origine physique.
La femelle adulte est identique au mâle, excepté la mandibule inférieure rouge orange avec une pointe noire.
Les juvéniles sont plus ternes que les adultes. Ils possèdent un dessus plus vert et un dessous plus pâle. Les plumes pectorales ont un liseré sombre. La pointe du bec est blanchâtre et les pattes sont d'abord noires.

La plupart du temps, vous penserez à lui en voyant cette flèche multicolore rasant la surface de l’eau.
Le vol est furtif et insaisissable. Le Martin-pêcheur bat rapidement des ailes en parcourant son territoire (plusieurs kilomètres de cours d’eau). Il se laisse planer quelques mètres avant de se poser. Il peut pratiquer le vol stationnaire dans un battement frénétique pour localiser précisément une proie aquatique avant de se laisser tomber les ailes repliées (comme une flèche).
Cette parure éclatante n’est pas toujours à son avantage car posés sur une branche, éperviers et autres rapaces scrutent l’espace. Il trouvera son salut grâce à une vigilance permanente et une rapidité fulgurante dans ses déplacements. Sensible au moindre bruit, il nous apparaît toujours nerveux et prêt à se volatiliser devant le danger. Il peut atteindre une vitesse de 45 km/h.

Habitat

Le Martin-pêcheur d’Europe est l’hôte caractéristique des rivières et des étangs calmes. L’eau doit y être propre, calme, peu profonde et suffisamment poissonneuse. L’eau doit être claire pour qu’il puisse repérer sa proie. Il souffre de la destruction accélérée de son habitat et de la diminution de ses ressources alimentaires, contaminées par les pesticides de toutes sortes.
Cette espèce fréquente les plans d’eau douce, étangs ou lacs, rivières, fleuves ou canaux (et les côtes en hiver) de tout le pays où elle est bien répandue sans être très nombreuse.
Il est sédentaire et très sensible aux hivers rigoureux. Les jeunes se déplacent pour trouver le soleil. Ils migrent vers le sud pour fuir les hivers rigoureux. En France, lorsque leurs points d’eau sont gelés, on les voit sur les côtes et dans les estuaires.
En période de reproduction, ils recherchent des points d’eau pourvus de pentes abruptes et meubles pour y faire leurs nids.

Alimentation

Depuis son perchoir, le Martin-pêcheur scrute l’eau à la recherche de sa proie. Le corps est immobile, seule la tête bouge. Sur son perchoir, il fixe la surface pendant de longs moments. Tout à coup, il plonge sur une proie, bat des ailes pour ressortir de l’eau et vole vers un perchoir. Dans son bec, une proie qu’il sert fermement, puis Il la frappe sur le perchoir et l’avale tête en premier. Généralement, après le repas, c’est l’heure de la toilette, puis du repos digestif.
Les proies du Martin-pêcheur sont des petits poissons, vairons, truites, perches, brochets et loches franches jusqu’à 125 mm. Il consomme également des insectes, larves de libellule ainsi que des têtards et des petites grenouilles.
Tout ce qui n’est pas assimilé par les sucs digestifs de l’oiseau est rejeté par le bec sous forme de boule (pelote de rejection). Une fine pellicule de mucus enveloppe les éléments non digérés (osselets, carapaces, exosquelette,...). Il rejette des pelotes plusieurs fois par jour.

Chant

Le cri du Martin-pêcheur est un cri très strident ‘tchiii’.
Au printemps et en automne, il utilise un autre cri 'chri-ti-tit' plus agressif pour repousser les intrus.

Reproduction

La maturité sexuelle vient à 1 an.
La parade nuptiale commence par de bruyantes poursuites aériennes, les deux partenaires volant tantôt au ras de la surface de l'eau, tantôt au-dessus de la cime des arbres riverains. Elle peut durer plusieurs heures et elle s'achève normalement lorsque le mâle présente un site ou un nid à la femelle.
Quelques fois, ils réutilisent un nid existant. Si le tunnel n'existe pas encore, le couple creuse un terrier légèrement ascendant, long de 0.4 à 1 m, dans le sable ou l’argile d’une berge, parfois dans une gravière ou une sablière loin de l’eau. Les deux oiseaux se précipitent bec en avant jusqu'à ce qu'un petit orifice soit foré dans la paroi. Une fois cette prise assurée, l'excavation se poursuit, les pattes servant à évacuer la terre déplacée.
La construction peut durer 2 à 3 semaines lors desquelles la parade nuptiale bat son plein.
Le tunnel est terminé par une chambre de 15 cm de diamètre, qui ne comporte aucune garniture, si ce n’est quelques arêtes et déchets de poissons.
Les préliminaires à la nidification s'achèvent lorsque le mâle présente un petit poisson à sa partenaire qui acceptera cette nourriture comme preuve de la capacité du mâle à subvenir au besoin alimentaire de la future nichée. Le mâle apporte de la nourriture à sa partenaire, s'aplatit devant elle, les ailes pendantes puis étire le cou pour lui proposer un petit poisson tourné la tête la première. La manœuvre, répétée à plusieurs reprises procure à la femelle assez de ressources pour pondre ses œufs.
Le couple étant uni par la parade amoureuse, la femelle se prépare à incuber les 4 à 8 œufs pondus dans la chambre de couvée. Les œufs sont ronds et un peu plus petits que les œufs des cailles des blés. Ils sont blanc pur (dimensions 23x19 mm).

Les deux adultes couvent à tour de rôle pendant 3 semaines. Les jeunes qui naissent aveugles et nus.
Les parents apportent de petits poissons (vairons, alevins,…) que les poussins avalent à tour de rôle.
Les jeunes restent environ 25 jours au nid.

Ensuite, le couple les chasse du territoire pour entamer une seconde couvée.
Les Martins-pêcheurs font généralement une 3ème couvée si les conditions sont favorables.

En raison des problèmes d’équilibres rencontrés, les oiseaux sont adeptes de l’acte sexuel extrêmement bref, de l’ordre de la fraction de seconde. La tentative d’accouplement dépasse rarement la demi-minute.
La mortalité est importante durant ses deux premières années.

Comportement

Le martin-pêcheur se baigne surtout pendant la période de nidification, en plongeant plusieurs fois à la suite, après quoi, il se lisse le plumage, étire ses ailes. La toilette peut durer deux heures par jour.
La nuit, il dort seul dans la végétation riveraine, les roseaux ou les arbres creux.
Son vol est acrobatique, rapide, direct à 40-45 km/h. Il longe souvent les cours d'eau au ras de l'eau.

L’arrivée d’un intrus déclenche un conflit entre les deux individus. Il en découle une bataille avec une prise de bec tenace durant plusieurs minutes. Ils finissent quelques fois dans l’eau en se pinçant le bec. Les parades d’intimidation mutuelle peuvent durer toute la journée. Elles consistent à conserver entre eux une distance d’1m, prêt à se jeter l’un sur l’autre à chaque instant, se surveillant et haussant les épaules lentement pour impressionner l’adversaire. Tous deux sortiront indemnes du litige et l’arrangement se fait à l’amiable sans conséquences dommageables pour chacun d’eux.

Statut

Oiseau protégé, le Martin-pêcheur est un oiseau assez courant. Néanmoins, les populations sont fragiles. Durant les très grands froids, les jeunes de l’année subissent une mortalité considérable.

Ses cousins

Il existe 90 espèces d’oiseaux dans la famille des Alcédinidés (martins) dans le monde. L’Europe ne compte qu’un seul représentant. On distingue 2 groupes chez les martins : Les martins qui vivent près des lacs et les cours d’eau se nourrissant dans les milieux aquatiques, et les martins-chasseurs qui vivent loin de l’eau dans les savanes et les déserts.

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Modification novembre 2015